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Extraits

Extraits

  • Avant-Propos
    Ce petit livre est une invitation à un voyage à travers les champs de l’épistémologie des sciences, avec un intérêt plus particulier pour les sciences physiques. Il n’a pas la prétention de couvrir tous les champs de la philosophie des sciences. Destiné principalement aux étudiants en philosophie, dont le parcours est souvent littéraire et manque parfois de bases scientifiques et mathématiques, cet ouvrage vise à combler cette lacune. À une époque où les avancées scientifiques et techniques imprègnent tous les aspects de notre quotidien et influencent des enjeux cruciaux liés à la globalisation des échanges et à l’activité humaine en général, y compris les menaces pour notre biotope, il est essentiel de comprendre les concepts-clés nécessaires pour penser les sciences et leurs implications. Dans ce livre, j’ai voulu me démarquer du traitement traditionnel des sciences qui commence par poser l’objet scientifique comme un objet du réel : un objet en soi que le scientifique observerait et testerait. Au cours du cheminement que je vous propose, nous verrons que cette vision originaire du réel se heurtera à d’autres objets dont les comportements et les contours ne se plient pas toujours à la vision mécaniste qui a inauguré l’essor des sciences en Europe. Dans leur quête pour discerner ces nouveaux objets et en trouver les lois d’action qui les gouvernent, les scientifiques ont progressivement abandonné l’idée d’atteindre les objets du réel et ont plutôt cherché à comprendre les relations que perçoit l’esprit humain entre ces objets et le monde tel que nous nous le représentons. Ce parcours est nécessairement empreint de choix personnels à traiter certains sujets en prenant le parti-pris d’insérer des textes qui me paraissaient illustrer au mieux mon propos. J’espère, au terme de ce voyage, vous avoir fait partager mes étonnements face à cette quête incessante de savoir qui parcourt l’humanité depuis ses origines.
  • Présentation du plan
    Mais telle est la marche de l'esprit dans ses recherches, qu'après avoir généralisé ses perceptions jusqu'au point de ne pouvoir plus les décomposer davantage, il revient ensuite sur ses pas, recompose de nouveau ces perceptions mêmes, et en forme peu à peu et par gradation, les êtres réels qui sont l'objet immédiat et direct de nos sensations. Ces êtres, immédiatement relatifs à nos besoins, sont aussi ceux qu'il nous importe le plus d'étudier ; les abstractions mathématiques nous en facilitent la connaissance ; mais elles ne sont utiles qu'autant qu'on ne s'y borne pas. Jean Rond d’Alembert – Discours préliminaire à l’encyclopédie L’ouvrage est composé de cinq parties qui suivent, plus ou moins, un ordre chronologique de l’histoire des sciences. Il m’a semblé, en effet, important pour un lecteur néophyte, de comprendre d’une part comment les idées nouvelles apparaissent dans un contexte socio-économique d’une époque donnée et, d’autre part comment elles émergent en opposition avec les idées les plus répandues de cette même époque. Il n’y aurait rien de plus éloigné de la réalité que de considérer que les idées scientifiques seraient liées dans un continuum de pensée à travers l’histoire des sciences. La première partie, sous forme d’introduction générale, concerne la formation des idées et de la technique chez l’homme : une sorte d’anthropologie occidentale des idées et du savoir qui a amené les premiers penseurs grecs à définir la philosophie comme une science basée sur une connaissance de la nature plutôt que sur une connaissance telle que proposée par les mythes et les actions des dieux. Si la trame de la première partie est celle d’une anthropologie du savoir, celle qui parcourt la deuxième partie est celle de l’abstraction de plus en plus poussée des mathématiques et d’une réduction de plus en plus grande de la nature à sa représentation mathématique. Elle commence par Aristote qui a créé la science physique comme science des étants périssables en mouvement, puis elle montre la rupture conceptuelle que Galilée a apporté, quelque 2 000 ans plus tard, avec l’idée d’une nature mathématique et qui a développé une science inductive de la mesure. Elle se termine avec la deuxième révolution scientifique : celle de Newton et de sa découverte de la loi de gravitation universelle, avec une vision mécanique de la nature. La troisième partie aborde l’éclatement des sciences et l’incapacité grandissante de la mécanique, omniprésente depuis Newton, à résoudre les nouvelles questions que se posent les scientifiques sur des phénomènes comme la chaleur, l’électricité, le magnétisme et la lumière. Elle montre le XIXe siècle, comme étant le siècle des sciences avec la poussée inexorable de la mécanisation et de l’industrialisations des besoins humains. La quatrième partie s’attache à deux innovations conceptuelles qui vont bouleverser les sciences physiques. La première est celle apportée par l’introduction de l’aléatoire dans la connaissance scientifique avec la fondation de la physique statistique. La deuxième est celle de l’introduction de quanta d’énergie pour résoudre de manière ad hoc le problème du spectre d’émission des corps noirs. Cette quatrième partie s’achève avec la théorie de l’optique ondulatoire et la recherche de l’éther luminifère qu’elle pose comme hypothèse. Tous ces nouveaux questionnements vont conduire la cinquième partie à essayer d’établir le dialogue qui va ouvrir le XXe siècle entre deux visions du monde : la vision continuiste et déterministe de l’espace-temps liée à la théorie de la relativité générale d’Einstein et une vision discontinue et non déterministe de la matière que propose la nouvelle théorie quantique.
  • Quatrième de couverture
    Dans "Réel de la nature, nature du réel", Jean-Christophe Ronnet propose un parcours épistémologique accessible et érudit, couvrant l'histoire des sciences physiques de la Grèce antique aux révolutions épistémologiques et scientifique du XXe siècle. Destiné aux étudiants en philosophie, cet ouvrage rend accessibles des notions mathématiques et scientifiques complexes nécessaires pour construire et interpréter de nouveaux modèles du monde. Le livre explore les implications philosophiques des avancées scientifiques, l'évolution de la méthode expérimentale et les débats comme, par exemple, ceux sur la causalité et le déterminisme. À travers les travaux d'Aristote, Galilée, Newton, Einstein et d'autres, l'auteur met en lumière les changements de paradigmes et l'importance de l'imagination et de la réflexion théorique. L'ouvrage accorde une attention particulière aux concepts fondamentaux comme l'énergie et l'atome, ainsi qu'au développement du calcul différentiel et intégral. Accompagné de schémas et d'annexes détaillées, l’auteur jette un regard original et profond sur les enjeux épistémologiques et philosophiques des sciences physiques contemporaines.
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